Mieux comprendre mon ado


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La parentalité à l' heure de l'adolescence est un juste équilibre entre contrôle/surveillance, accès à l'autonomie et respect des besoins du jeune. 

Voici ce que j'entends souvent lors des consultations et qui méritent quelques explications! 

N°1. Ce sont les bouleversements hormonaux des ados qui leur font "péter les plombs".

Bien souvent, les parents pensent qu'aux hormones sexuelles mais pas que!

 La priorité donnée par les adolescents aux aspects positifs de leur vie est une conséquence naturelle du besoin accru de récompenses du cerveau adolescent, ce qui les font agir avec une plus grande impulsivité!

Ce changement est en lien avec une libération accrue de dopamine "l'hormone du bonheur". Elle va donner des sensations exaltantes à l'adolescent et peut le pousser à adopter des comportements plus à risque. Face à une décision, le jeune va davantage envisager les bénéfices potentiels, au détriment des risques éventuels...

Evidemment, la libération d'hormones sexuelles ( oestrogènes chez les filles et testostérone chez les garçons) amplifient leur sensibilité aux sentiments de rejet , de manque de respect, d'embarras et d'humiliation. 

Un joyeux cocktail d'hormones qui peut être explosif! 

 

N°2: L'adolescent passe de la dépendance aux adultes à l'indépendance totale

Faux! Bien qu'il soit naturel pour un ado de prendre ses distances par rapport aux adultes, il ne doit pas totalement s'en couper. La meilleure progression vers l'âge adulte est l'interdépendance.

L'adolescence est l'occasion pour les jeunes de s'engager dans de nouvelles expériences sociales avec leurs pairs, d'en tirer des enseignements et de les intégrer, tout en continuant à bénéficier du soutien et de l'encadrement des parents.

 

N°3: Il est de la responsabilité des parents d'aider leur enfant à résoudre les conflits qui éclatent durant cette période

Les ados ont besoin de se sentir reliés aux adultes, de savoir que leurs parents les écoutent et donnent des conseils seulement quand ils sont sollicités.

Proposer de l'aide sans l'imposer en rappelant qu'on est plus fort quand on réfléchit à plusieurs. 

L'accompagner sans se montrer trop directif ni contrôlant: l'attitude soutenante des parents réduit les tergiversations du jeune. 

 

N°4: Une fois que mon ado partira faire ses études à l'université, les choses vont se tasser

Durant l'adolescence, le "travail" le plus important sur le plan du développement cérébral se fait entre 12 et 24 ans. Cela reste important d'accompagner la formation du sentiment d'identité, loin d'être terminée, tout en respectant la nouvelle indépendance.

Même si l'enfant est grand, il est utile de garder en tête qu'il a besoin d'écoute, de confiance.

 

N°5: Tout est si différent aujourd'hui qu'il n'y a quasiment plus de lien entre ce que nous avons vécu et ce que notre ado est en train de vivre

Plonger dans votre enfance et comprendre comment nos expériences ont influencé notre développement peut nous aider à maintenir des liens étroits avec nos ados.

Le style parental a aussi toute son importance et doit être remis au goût du jour!

Les adolescents dont les parents adoptent un style démocratique  (communication bienveillante et ouverte) sont moins enclins aux comportements externalisés et sont moins susceptibles de s' engager dans la consommation de drogue que ceux dont les parents sont plus permissifs. 

Des niveaux plus bas de dépression et des niveaux plus élevés d' engagement scolaire chez ces adolescents sont aussi retrouvés.

Pour être clair, une parentalité dure, comme menacer, crier ou hurler en réponse à un mauvais comportement, contribue à des comportements perturbateurs et hostiles plus fréquents qui normalisent la violence ou l'agression..

 

N°6: Mon ado est fainéant, il passe des heures à rien faire.

Je préfère dire: "Que peut cacher la procrastination de mon adolescent?" !

L'anxiété et une faible estime de soi sont le terreau de la procrastination. Les réseaux sociaux et les écrans peuvent devenir le lieu d'évacuation des inquiétudes et de la culpabilité. Les adolescents s'y livrent quand ils se sentent dépassés sur le plan émotionnel et cognitif. 

Du côté de leur cerveau, le cortex préfontal n'est pas encore à maturité et le jeune ne voit pas toujours l'intérêt d'un bénéfice à long terme; il préfère souvent la gratification rapide. 

Mieux vaut éviter les jugements négatifs sur l'incapacité ou le manque de volonté ("c'est de la paresse, c'est facile pourtant", "quand on veut, on peut!") car procrastiner est déjà générateur d'émotions négatives pour le jeune, ce temps est teinté de culpabilité, de crainte, d'anxiété, de dégoût de soi. 

La procrastination peut cacher une dépression masquée par une attitude qui peut être assimilée par l'entourage à de la fainéantise ou du laisser-aller.

En séance, nous travaillons sur la confiance en soi et l'estime personnelle, j'aide aussi le jeune à surmonter l'anxiété qui est une détresse commune chez les ados. 

 


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