Harcèlement scolaire : les signes qui doivent vous alerter.
Harcèlement scolaire au collège : comment reconnaître les signes et agir tôt
Le passage au collège est une étape délicate : nouveaux camarades, enseignants différents, plus d’autonomie à gérer… Pour certains enfants, cette transition est source de découvertes positives, mais pour d’autres, elle peut devenir un terrain fertile au harcèlement. Si le collège (5% des élèves en France) est souvent le moment où les parents remarquent ces situations, le harcèlement peut également commencer dès l’école primaire (3%). Pourtant, des signes annonciateurs existent. Les repérer à temps est essentiel pour protéger son enfant et éviter que la situation ne s’aggrave.
Des signes visibles… et d’autres plus discrets
Le harcèlement scolaire ne s’exprime pas toujours de manière frontale. Un enfant peut taire ce qu’il subit, par peur de représailles, honte ou culpabilité. Voici quelques signaux qui doivent alerter :
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Changements dans le comportement quotidien : un enfant auparavant joyeux peut devenir irritable, triste ou en retrait.
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Somatisation : maux de ventre ou de tête récurrents, surtout le matin avant d’aller en cours.
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Résistance à l’école : refus de s’y rendre, demandes répétées de rester à la maison, anxiété grandissante à l’approche du dimanche soir.
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Résultats scolaires en baisse : perte de concentration, manque de motivation, devoirs bâclés ou non rendus.
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Isolement social : l’enfant se replie, évite ses camarades, n’est plus invité aux anniversaires, ou ne parle plus de ses amis.
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Objets détériorés ou disparus : fournitures, vêtements ou téléphone cassés ou égarés sans explication claire.
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Usage problématique du numérique : peur de consulter son téléphone, agitation après un message, suppression soudaine de comptes sur les réseaux sociaux.
Chaque signe pris isolément peut sembler anodin. Mais leur accumulation doit amener à se questionner.
L’impact du harcèlement sur les adolescents
Le harcèlement scolaire n’est jamais “juste une mauvaise passe”. Il fragilise profondément l’estime de soi, perturbe les apprentissages et peut avoir des conséquences durables sur la santé psychologique : anxiété, troubles du sommeil, isolement, voire idées noires.
Les collégiens, en pleine construction identitaire, sont particulièrement vulnérables : ils cherchent à être acceptés par le groupe, et toute exclusion ou violence répétée prend une ampleur considérable dans leur vécu.
Existe-t-il des profils types ?
Il n’existe pas de « profil unique » de victime ou de harceleur : tout enfant peut être concerné. Toutefois, certaines caractéristiques augmentent la vulnérabilité :
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La différence perçue : un accent, un style vestimentaire, une particularité physique ou sensorielle peuvent suffire à déclencher des moqueries.
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Les profils plus discrets ou réservés : certains enfants qui osent moins s’affirmer attirent plus facilement les agressions.
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Les élèves à haut potentiel ou neuroatypiques (TDAH, TSA, etc.) : leur singularité cognitive ou comportementale peut susciter l’incompréhension ou l’hostilité du groupe.
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Les enfants très sensibles ou empathiques : ils intériorisent davantage les critiques et paraissent des cibles “faciles” aux yeux des harceleurs.
⚠️ Mais attention : ces facteurs de risque n’expliquent pas le harcèlement. La responsabilité ne repose jamais sur l’enfant ciblé, mais sur l’attitude de ceux qui harcèlent et sur le manque de régulation du groupe.
Mythes et idées reçues sur le harcèlement
Pour mieux protéger son enfant, il est utile de déconstruire certaines idées fausses :
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“Ça forge le caractère” → Non : le harcèlement fragilise l’estime de soi et peut laisser des séquelles émotionnelles durables.
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“C’est normal, ça arrive à tout le monde” → Non : ce n’est pas une étape inévitable et il existe des moyens de prévention et d’accompagnement.
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“Mon enfant ne dit rien, donc tout va bien” → Non : le silence peut masquer la peur, la honte ou l’isolement.
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“Intervenir immédiatement ne sert à rien” → Non : une intervention réfléchie, encadrée et accompagnée par un professionnel peut protéger l’enfant et lui redonner confiance.
Comment réagir en tant que parent ?
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Écoutez sans minimiser : créez un espace où il peut s’exprimer sans crainte d’être jugé.
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Valorisez sa parole : remerciez-le d’avoir partagé, dites-lui qu’il n’est pas coupable et qu’il a bien fait de parler.
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Cherchez des relais… avec précaution : alertez l’établissement scolaire (professeur principal, CPE, direction). Attention certaines démarches, si elles sont mal préparées, peuvent rendre l’enfant plus vulnérable. Être accompagné permet de protéger l’enfant tout en mobilisant efficacement les adultes de l’école. En tant que psychopraticienne, je peux également contacter l’établissement pour faciliter la communication et soutenir la démarche des parents.
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Ne contactez jamais directement le parent de l’enfant harceleur : intervenir vous‑même auprès de ce parent peut compliquer la situation et accroître le stress ou l’isolement de votre enfant. Les échanges doivent passer par l’école ou un professionnel.
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Surveillez son équilibre émotionnel : sommeil, alimentation, loisirs, moments de détente.
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Ne restez pas seul· : le soutien d’un professionnel aide à comprendre la situation et à redonner confiance à l’enfant.
Pourquoi consulter ?
En tant que psychopraticienne spécialisée auprès des enfants et adolescents, j’accompagne les jeunes victimes de harcèlement et les jeunes qui exercent le harcèlement, afin de comprendre leurs comportements, développer leur empathie et leur proposer des stratégies pour interagir de manière respectueuse et constructive avec les autres.
Mon rôle auprès des jeunes victimes:
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écouter et décoder les signes exprimés par votre enfant,
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restaurer son estime de soi par des outils adaptés (psychopédagogie, techniques TCC, sophrologie),
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apaiser l’anxiété et redonner confiance,
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outiller l'enfant victime, notamment grâce au "boomerang verbal" ce qui permet de riposter avec respect mais fermeté à une attaque , retrouvant ainsi une position de force.
En conclusion
Le harcèlement scolaire est une réalité encore trop présente au collège. Même si le mois de Septembre, reste une période " d'observation" c'est en restant attentif aux signes et en agissant rapidement, qu' il est possible de limiter son impact et d’accompagner votre enfant vers un mieux-être.
Si vous reconnaissez certains de ces signes chez votre adolescent et que vous vous sentez démuni n’hésitez pas à me contacter. Ensemble, nous mettrons en place un accompagnement bienveillant et personnalisé, pour que votre enfant retrouve confiance et sérénité dans sa vie scolaire et personnelle.